Mounaque de Campan et tradition campanoise….
Qui ne connaît pas les célèbres mounaques de Campan ?
En traversant ce petit village pittoresque de la Haute-Bigorre, notre regard est forcément attiré par ces personnages presque réels qui s’intègrent à merveille dans le cadre authentique, voire enchanteur, du bourg.
Mais savez-vous tout sur ces poupées grandeur nature ?
Autrefois, on se mariait dans le village, c’est à dire que l’on trouvait son conjoint dans son voisinage, mais souvent les jeux de l’amour et du hasard venaient contrarier cette coutume, et à Campan on n’aimait guère ces « hore-benguts » qui venaient enlever une « héritière » aux jeunes du village.
La fille aînée de la « maison » héritait des biens, « terre, maison, bétail » et était toujours très convoitée. Quand il s’agissait d’une cadette, le problème ne se posait pas. Donc, pour avoir le droit de « s’en venir gendre » à Campan, le futur « nobi » devait s’acquitter d’une sorte de tribut. Si le futur accédait aux désirs des jeunes et se montrait largement compréhensif, tout se passait bien. Quoi qu’il en soit, à la sortie de l’église les « nobis » se trouvaint en présence de la » roumègue ». C’était un buisson de ronces qu’il fallait sauter, ce qui amusait beaucoup les jeunes, puis le buisson de ronces a été remplacé par deux ceintures rouges et bleues que le « nobio » dénouait de ses doigts tremblants.
Qu’il faille sauter ou dénouer, il fallait surtout ouvrir les cordons de la bourse. Si le « nobi » ne voulait pas s’aquitter du tribut qui lui était demandé par la jeunesse, il avait le droit au « charivari » et aux mounaques. Dans le mois précédent le mariage, toute la jeunesse, cloches de vaches autour du cou, venait chaque soir faire le tintamarre autour de la maison de la future épouse, et le jour du mariage, les mariés et le cortège avaient le privilège de passer sous un couple de mounaques pendues au dessus de la porte.
Les mounaques présentaient les caractéristiques que l’on reprochait aux futurs mariés. Car ce charivari n’avait pas lieu seulement quand un jeune homme du village voisin venait épouser une héritière, mais aussi quand un veuf ou une veuve se remariait, ou bien quand une fille mère prenait époux.
Le charivari ne s’arrêtait que lorsque les « nobis »acceptaient de payer une somme conséquente qui permettait aux jeunes de faire la fête.